Schiltigheim – Emploi et solidarité
Un rebond solidaire inédit – A. Beaujean
L’association « Rebond du coeur » vient en aide aux jeunes âgés de 18 à 25 ans qui éprouvent des difficultés à s’insérer dans le monde du travail. Une première en Alsace. « Dans le Bas-Rhin, sur 2 500 enfants placés, on en a 250 qui sortent des dispositifs chaque année. » Ces mots sont ceux d’André Bernhard, président de l’association des Mains du cœur. « Le gros problème aujourd’hui, ce sont les jeunes qui sortent des dispositifs à partir de 18 ans : un accident de vie, aucune référence professionnelle ou familiale et hop, ils disparaissent dans la nature. »
Afin de venir en aide aux jeunes de 18 à 25 ans, il a décidé d’agir en créant l’association Rebond du cœur. Dans un secteur couvrant le Bas-Rhin, elle sera « une ruche pluridisciplinaire pour l’insertion socioprofessionnelle » selon les termes de Vanessa Wagner, conseillère régionale Grand Est et future présidente de l’association. Une ruche donc, avec comme reine mère une volonté : ne pas laisser de côté les jeunes adultes en « mettant des ressources pour les intégrer au sein de petites entreprises en apprentissage », ajoute André Bernhard.
« Si les jeunes vont dans l’apprentissage, ils ont un métier », souligne Bernard Stalter, président de la Chambre des métiers d’Alsace. Il y a près de 700 000 emplois non pourvus dans l’artisanat en France. »
La Chambre des métiers met notamment à disposition une salle de conférence à l’Espace Européen de l’Entreprise pour l’association.
« On ne peut pas avoir confiance en soi si l’on n’a pas confiance en les autres »
À vendre, les bâtiments du Medef au 1er étage du bâtiment de la Chambre des métiers d’Alsace ont été rachetés par un mécène et incarneront un espace de travail pour l’association Rebond du coeur. « Ce qu’on voulait, c’est leur offrir un lieu sécurisant pour qu’ils prennent confiance en eux », renchérit Priscilla Barondeau des Apprentis d’Auteuil. Selon elle, « on ne peut avoir confiance en soi si l’on n’a pas confiance en les autres ». L’association entend donc mobiliser patrons, chefs d’entreprises et jeunes pour créer une synergie positive. « Le Rebond est la réponse à une cassure », ajoute Dominique Malherbe, directeur du Village Enfants S.O.S Alsace.
Pour mener à bien son projet, l’association va embaucher dans les prochaines semaines un animateur et un coordinateur de structure. « On aimerait avoir une vingtaine de jeunes à la fin de l’année, un chiffre abordable au vu des retours des chefs d’entreprises contactés », ajoute Vanessa Wagner.